Moukawamat, d'Abderzak Houmi
A travers les dédales du temps, l'homme n'a jamais cessé de changer les normes de sa vie. Le changement a été cependant trop lent pendant les deux derniers siècles. La révolution industrielle en occident a tout bouleversé et métamorphosé le visage du monde en mettant presque les trois quart du reste du globe sous sa suprématie.
Le spectacle "Moukawamat" d'Abderzak Houmi, incarne en effet, la situation de la première génération des immigrés maghrébins en Europe au XX° siècle.
Avec une musique qui enchasse les sons des machines d'usines, accompagné par des mouvements qui nous rappelle ceux que Charlie Chaplin réalisait dans son film "Les temps moderne", notre artiste vêtu de la bouse bleue de travail a pu vraiment, nous mettre en émoi, et par la suite nous faire partager la souffrance et la monotonie que ces ouvriers ont vécues.
Le chant de Najoi, la guitariste faisait sens dans la pièce car elle exprimait la mélancolie et la nostalgie du mal de vivre de Baudelaire. Elle nous a chanté ce qu'une femme d'immigrée ressent dans l'attente du mari. Eloigné l'un de l'autre, la femme et l'ouvrier qui trime en France, ressentent un vive caprice d'être ensemble. Le chant nous a également rappelé les berceuses entonnées par la mère dans l'oreille de l'enfant ensommeillé.
La projection s'est close sur les larmes de l'ouvrier avec cette parole : "Cela ne s'effacera jamais". Et Effectivement, la quatrième génération des immigrés, ne cesse de témoigner de la tyrannie que leur ancêtres ont subi, à l'image de cette proposition chorégraphique dont le spleen parait dominant.
Redouan Ahalelfadl
Photo : Saadi My Mhamed
Coup de pas (avec Abderzak Houmi)
On Marche / Coup de Pas from volante on Vimeo.
Vidéo : Veronica Castro & Héléna Inverno